Comparée à la Grande-Bretagne, la France a une bonne longueur de retard à la fin des années vingt car, dans la catégorie la plus répandue, des 350 cc sportives, aucun de ses grands constructeurs ne proposent à son catalogue de moteur à soupapes culbutées qui soit concurrentiel. Motobécane n'y viendra qu'en 1931 et Monet Goyon, en 1934 tandis que les Peugeot restent lourdes et peu sportives. Terrot, premier constructeur national qui produit 20 000 motos par an, lance le mouvement en 1927 et délaisse le 350 anglais JAP utilisé depuis 1924, pour présenter sa première 350 HSS à moteur culbuté " maison  " qui reste d'ailleurs très proche du JAP.

La plus populaire des sportives françaises

Cette HSSO va connaître pendant quatorze ans une évolution constante et restera jusqu'à la guerre l'une des sportive les plus répandue en France. Elle se dote, en 1929, d'une nouvelle boîte de vitesses, en 1930, d'un graissage à carter sec et, en 1939 enfin l'ultime et rare JSS réunira toutes les techniques modernes à l'exception de la suspension arrière. Sans parler ici des fabuleuses versions course d'usine HCP, à vilebrequin sur quatre paliers et carters moteur en magnésium.

En selle

D’abord constructeur de métiers à tricoter, cette société dijonnaise fabriquera des bicyclettes, des landaus, des voitures et des motocyclettes de 1899 à 1961. Cette entreprise fut l’un des plus importants fabriquants de motos françaises, motos utilitaires, sportives et de compétitions. La marque dijonnaise fut rachetée en 1961 par le Lion Peugeot.

Cette moto récupérée à l’état d’épave incomplète en 1993, a été restaurée en un peu plus de trois ans. Les pièces manquantes (carter primaire, roue avant, repose pied, boîtes à outils... ) ont été trouvées dans différentes bourses ( Replonge, Reims, Velaines… ). Le moteur en assez bon état a juste nécessité un déglaçage et une segmentation neuve. Ce sont la magnéto et les chromes qui ont demandé le plus gros budget. Réfection complète pour la boite à étincelles et pièces neuves pour l’échappement. Elle a fait sa première sortie le 4 février 1996 au Rallye d’hiver de Coin-sur-Seille.

Depuis cette date elle à participée a de nombreuses sorties( Monthléry, Vosges, Allemagne, Argonne…). A son guidon, une sortie de 400 kilomètres est tout à fait envisageable car son moteur et ses freins lui permettent une circulation sans problème.

C’est une moto très attachante. Sa robe noire et rouge, son allure sportive et le bruit de ses échappements procurent beaucoup de plaisir aux yeux et aux oreilles. Les deux longs tubes d’échappement lui donne une sonorité unique. ( Aux personnes qui pensent que l’échappement n’est pas conforme à l’origine, je leur demanderai de consulter l’excellente revue Motocyclettiste numéro 64/65 d'août 1991 pages 13 et 15. Sur ces pages on aperçoit deux HSSO avec tubes longs et étouffoirs…).